Aujourd'hui, on dirait de lui qu'il est un « infiltré » parce qu'il mène une double vie, celle de Lorenzo, surnommé par sa mère Lorenzino, le pur et le généreux qui a décidé de se dévouer à la liberté ; et celle du débauché, du corrompu, qui mérite le surnom méprisant de Lorenzaccio dont l'affublent les Florentins.
La pièce de Musset, qui noue plusieurs intrigues parallèles, s'articule autour de ce double jeu. L'histoire se passe en 1537.
Florence vit sous le joug d'une brute sanguinaire, le duc Alexandre, bâtard des Médicis. Son cousin Lorenzo passe pour son compagnon de luxure, poltron et sans scrupules. Un trompe-l’œil où le héros lui-même finira par se perdre. Si Lorenzo s'est immiscé dans l'intimité d'Alexandre, c'est pour mieux l'assassiner et libérer le peuple de sa tyrannie. Mais « le vice [qui] a été pour [lui] un vêtement », lui restera « collé à [la] peau ».
Mis en scène par Gérald Garutti, exigeant « porteur du théâtre de texte et de langue », ce fleuron du drame romantique français est porté par la compagnie C(h)aracteres, troupe de trente comédiens.